vendredi 3 mai 2024

CORREO MAI 2024

 

CORREO         

 de LOS AMIGOS DE ESPAÑA  

Numéro 119 – Mai 2024.

Maison des Associations - Rue Guillaume Le Bartz - 56000 Vannes. 

Tél: 06.89.68.11.45.  

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UNE PASSIONANTE TERTULIA AUTOUR DE MARIO VARGAS LLOSA ET ALEJO CARPENTIER :

 

La météo printanière n’a pas empêché 30 Amigos et amis d’Amigos d’être présents à la rencontre littéraire avec Albert Bensoussan et Jean-Louis Coatrieux ce samedi après-midi 20 avril dans l’amphi de la MDA. Cette rencontre passionnante était animée par Daniel Hangouêt de l’Association de Jumelage Malestroit – Ramales de la Victoria AJMR.Albert Bensoussan est un romancier, traducteur, essayiste et  universitaire de Rennes 2. Il y a enseigné la littérature espagnole à Yvonne, Pierre et Daniel H. Sa jeunesse passée à Alger a fortement marqué ses écrits. Mais, c’est surtout comme ami et traducteur de l’auteur péruvien Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature et membre de l’Académie française, qu’il était invité par notre association.

Jean-Louis Coatrieux est un chercheur français de l’université de Rennes 1, spécialiste de l'imagerie numérique médicale. Également écrivain, il a publié des poèmes, des récits et des essais. Son dernier roman " Natcho, l’enfant du barrio ", sorti en 2023,  se situe au Vénézuela, pays où il a vécu. C’est là, en 1973, qu’il a découvert l’auteur cubain Alejo Carpentier avec Los pasos perdidos (Le partage des eaux)*.

            Il faudrait plusieurs vies d’une personne ordinaire pour réaliser ce que chacun de ces grands auteurs latino-américains a accompli. " C’est par cette phrase qu’Albert Bensoussan introduit la discussion.

 Daniel Hangouet : " Qu’est-ce qui vous a mené à Mario Vargas llosa / Alejo Carpentier ? "

Albert Bensoussan a réalisé en 1968 sa première traduction d’un " roman intraduisible " de l’écrivain cubain Guillermo Cabrera Infante, Tres tristes tigres. Ce fut un " apprentissage " à la créativité de la langue pour traduire par la suite, durant 50 ans, les romans de Mario Vargas Llosa.

Jean-Louis Coatrieux a découvert un roman* d’Alejo Carpentier dans une vitrine de librairie de Caracas alors qu’il effectuait son service de coopération au Venezuela. Il fut alors  intrigué par ce prénom espagnol accolé à un nom français. Alejo a vécu 14 ans au Vénézuela. Il est décédé en 1980 à Paris. Ils ne se sont jamais rencontrés.


D.H : " Quels liens ont entretenu Mario Vargas llosa et Alejo Carpentier avec la France ? Quelles ont été leurs influences littéraires ? "

Alejo Carpentier, qui avait des aïeux bretons, parlait français parfaitement et espagnol avec un accent français. Né à Lausanne en 1904, il a vécu plusieurs années en France, notamment durant la guerre d’Espagne. Puis de 1966 jusqu’à son décès en 1980.

Mario Vargas Llosa a eu une bourse à 20 ans. Il est alors venu en France. Il a vécu 7 ans à Paris après avoir épousé sa tía Julia (La tía Julia y el escribidor - La tante Julia et le scribouillard). Sont évoqués Paris et mai 68 dans Travesuras de la niña mala (Tours et détours de la vilaine fille). Il est très fier de posséder des éditions originales de Madame Bovary et Les Misérables. Il n’a jamais publié en français mais a rédigé des essais sur Gustave Flaubert et Victor Hugo et a, ainsi, servi la littérature française. A 88 ans aujourd’hui, bien que fatigué, il envisage d’écrire un essai sur Jean-Paul Sartre.

Tous deux sont de grands admirateurs de Gustave Flaubert. Et, tous deux sont des héritiers du XIXème siècle, formés par le réalisme français.

D.H : " Quels liens ont entretenu Mario Vargas llosa et Alejo Carpentier avec l’Espagne ? "

Après avoir inauguré une chaire à Cambridge, M. Vargas Llosa s’est installé vers 1970 à Barcelone. Depuis son échec aux élections présidentielles du Pérou en 1990, il vit à Madrid. Il a obtenu la nationalité espagnole en 1993 et est membre de l’Académie royale espagnole depuis 1994. Un an plus tard, il a été anobli par le roi Juan Carlos.

Comme les écrivains latino-américains Pablo Neruda ou Nicolás Guillen, Alejo Carpentier s’est engagé dans la guerre d’Espagne.

D.H : " Qu’est-ce qui rapproche Mario Vargas Llosa et Alejo Carpentier ? "

Elevé par un grand-père et un oncle, M. Vargas Llosa a souffert de déficience affective. Alejo Carpentier perdra prématurément son père ; celui-ci a quitté la famille. Il ne le reverra jamais.

La musique est une passion commune à nos deux écrivains. Dans l’ultime roman de Mario Vargas Llosa, Le dedico mi silencio (2023), un homme rêve d’un Pérou uni grâce à la musique créole. Alejo Carpentier, qui pratiquait le piano, a donné une place importante à la musique dans ses romans. Son essai La música en Cuba a été publié en 1946. Alejo Carpentier fut un précurseur du phénomène le boom latino-américain. Mario Vargas Llosa intègre le boom dans les années 70.

Les deux écrivains ont été hommes de télévision et de radio.

D.H : " Si on n’a jamais lu un écrit de ces deux auteurs, par quoi faut-il commencer ? "

La fiesta del Chivo (La fête au bouc) de Mario Vargas Llosa est un roman historique documenté. El recurso del método (Le recours de la méthode) d’Alejo Carpentier présente un héros extravagant, l’archétype d’un dictateur latino-américain. Vie et œuvre de nos deux écrivains sont marquées par les dictatures.

La tía Julia y el escribidor de Mario Vargas Llosa a eu en 1980 le Prix du Meilleur livre étranger en France.

Los pasos perdidos (Le partage des eaux) d’Alejo Carpentier entraine le lecteur au Vénézuela, dans la forêt vierge.

A lire :

 - Alejo Carpentier, de la Bretagne à Cuba. Jean-Louis Coatrieux. 2017 ; Editions Apogée.

- Le rêve d’Alejo Carpentier. 2 tomes. Jean-Louis Coatrieux. 2019 et 2021 ; Editions Apogée.

- Ce que je sais de Mario Vargas Llosa. Albert Bensoussan. 2011 ; Editions Pérégrines.

- Mario Vargas Llosa, écrivain du monde. Albert Bensoussan. 2022 ; Editions Gallimard.

                                                                                Compte-rendu Maryse Audo.

 

LA FÊTE DES MAYOS

 La tradition des mayos demeure très vive en Espagne. Fête paienne qui célèbre la vie, la nature et le renouveau après l’hiver, elle est l’objet de réjouissances multiples.


Voici l’exemple de la commune de Pedro Muñoz (Castille-La Manche) jumelée avec La Haye-Fouassière (Loire Atlantique) qui célèbre le 1er mai la traditionnelle fête des mayos, du nom des jeunes gens qui faisaient autrefois la cour aux jeunes filles (les mayas) en tournant autour d’elles. De nos jours, pendant cette fête, les habitants se parent de costumes aux couleurs vives et ornés de dentelle. Les jeunes filles ont les cheveux attachés en chignon, appelé « zorongo ». La nuit du 30 avril, les rues de Pedro Muñoz accueillent la ronde des mayas, qui évoque la cour que faisaient traditionnellement les jeunes hommes en chantant à l’adresse des jeunes
filles célibataires du village. Si la maya répondait favorablement aux avances du mayo, ce dernier peignait un pot de fleurs sur la façade de la maison. Mais si elle l’ignorait, le jeune homme lançait la peinture. Cette nuit de célébration est également l’occasion de déguster la « zurra », une boisson traditionnelle à base de vin blanc.Pendant qu’ils faisaient leur cour, les garçons portaient des lanternes, également mises à l’honneur lors de ces fêtes. Ainsi, un concours est organisé pour désigner la lanterne la mieux décorée.Des journées gastronomiques et un festival de musique folklorique figurent parmi les autres activités prévues. Mentionnons enfin l’élection de la maya d’honneur, ou mayera, qui participera aux différentes célébrations organisées au cours de l’année à Pedro Muñoz.

Retrouvez les nombreuses activités des amis de Pedro Muñoz sur https://www.lesamisdepedromunoz.fr/

 

Joan Manuel Serrat, premio Princesa de Asturias de las Artes 2024

El cantante catalán, que se retiró de los escenarios en 2022, se suma a otros músicos que han logrado este galardón, como Paco de Lucía, Carmen Linares o Bob Dylan

Joan Manuel Serrat (Barcelona, 80 años) ha sido galardonado con el premio Princesa de Asturias de las Artes 2024. No puede haber un músico español que se merezca tanto este premio, uno de los más importantes de la cultura a nivel europeo, como el autor de Mediterráneo. Pocos son los cantantes españoles de música popular que han conseguido este galardón, que suma 45 ediciones: su andadura comenzó en 1981. Paco de Lucía se lo llevó en 2004 y Carmen Linares, más recientemente, en 2022, premio que la cantaora compartió con la bailaora María Pagés. Bob Dylan lo consiguió en 2007.

 Chico de la posguerra, del barrio popular de Calle Poeta Cabanyes del Poble-sec, entre Montjuïc y el Parallel, Serrat ha ido conformando desde 1967 una discografía basada en el eclecticismo estilístico y en una dedicación humanista en los textos. Ha cantado a poetas como Antonio Machado, Miguel Hernández, Rafael Alberti o León Felipe, y también se ha convertido en poeta del tiempo en el que ha vivido. En un país muchas veces confrontado, él siempre ha sabido posicionarse donde lo haría la gente sensata. Ha establecido una impronta que se puede resumir en: si tienes dudas sobre algún tema, pregunta a Serrat.

Desde que se despidió, Serrat no ha parado de recibir premios: Premio Nacional de Cultura de la Generalitat de Cataluña, Honoris Causa de la Universidad de Barcelona, hijo adoptivo de Orihuela (la tierra de Miguel Hernández)... Y ahora llega el Princesa de Asturias de las Artes, cuyo jurado lo ha justificado así: “En el trabajo de Serrat, de honda raíz mediterránea, se aúna el arte de la poesía y la música al servicio de la tolerancia, los valores compartidos, la riqueza de la diversidad de lenguas y culturas, así como un necesario afán de libertad. Defensor del diálogo frente a la crispación, la obra de Joan Manuel Serrat es un exponente de su irrenunciable vocación de tender puentes entre países y generaciones”.

Cabría preguntarse qué hace desde su adiós El Nano (como le llaman sus amigos Miguel Ríos, Ana Belén o Joaquín Sabina), además de recibir premios: “Dejo el escenario, pero no dejo lo que la vida me ofrezca”.

Extrait de "El Pais" du 24 avril.

Vidéo :https://elpais.com/cultura/2024-04-24/joan-manuel-serrat-premio-princesa-de-asturias-de-las-artes-2024.html?autoplay=1

 

 

EL DOS Y EL TRES DE MAYO …

 Engrenage de la folie napoléonienne, la guerre commença en 1808 lorsque Madrid se souleva le 2 mai contre l’armée française occupant la capitale espagnole. L’insurrection se généralisa à tout le pays. Malgré sa rapide répression, elle sera suivie par celles de CarthagèneLeónSantiagoSévilleLérida, Saragosse, Vigo ...

Cette guerre fut la conséquence de l’affrontement avec l’Angleterre, alliée du Portugal. En 1805, les flottes conjointes française et espagnole subirent la défaite de Trafalgar face à la flotte britannique de l'amiral Nelson. En 1807, Napoléon veut envoyer des troupes

pour soumettre le Portugal et sous prétexte d’envoyer des renforts à Junot, il fait entrer en Espagne une armée commandée par Murat.

Pour tout compliquer, en mars 1808, l’infant Ferdinand détrone son père, le roi Charles IV. Lequel demande l’arbitrage de Napoléon qui les convoque à Bayonne … les fait emprisonner en France et nomme son frère Joseph (“pepe botella”) roi d’Espagne. C’est dans ce contexte qu’éclate la révolte madrilène.

Il s’en suivra une guerre dont Goya illustra la barbarie dans
ses gravures “les désastres de la guerre”. L’armée française était partout attaquée, le 18 juillet ses 20 000 hommes furent vaincus près de la petite ville andalouse de Bailén. La guerre d’indépendance s’acheva qu’en 1813 après la défaite de Vitoria et l’expulsion de Joseph. Ferdinand récupéra son trône.

 




LLIVIA : UNE ENCLAVE ESPAGNOLE EN FRANCE.

Si, étant dans les Pyrénées-Orientales, vous voulez aller de Saillagousse à La Tour de Carol, vous serez surpris d’être entré en Espagne et d’en être ressorti tout aussi rapidement.

Hallucination ? Que non.

Car c’est bien vrai : il existe une enclave espagnole en France et plus précisément Llivia.

Pour en savoir la raison, il nous faut faire un saut dans le temps. Le 7 novembre 1659, Mazarin et Luis Méndez de Haro signent le Traité des Pyrénées sur l'île des Faisans. Un traité de paix qui mit fin à 24 ans de guerre entre la France de Louis XIV et l’Espagne. Les Pyrénées feront désormais office de frontière naturelle entre les deux royaumes. La France annexe le comté de Roussillon, les pays de Vallespir, de Conflent et de Capcir et les bourgs et villages de l'est du comté de Cerdagne, sauf Llivia.


Lors de la négociation, les français avaient exigé 33 villages mais Llivia avait le statut de villa. Ce n’est que par le traité de Bayonne signé le 26 mai 1866 que le différent fut résolu, les espagnols gardant Llivia.

De nos jours, la bourgade de 13 Km² et 1500 habitants fait partie de la Comunidad de Catalogne.

La frontière est matérialisée par 46 bornes vérifiées chaque année vers la fin juin, début juillet par le maire de Llívia, les maires, les douanes et la gendarmerie du côté français, et la guardia civil, les mossos d'esquadra, la policia nacional côté espagnol.

Llivia présente quelques sites d’intérêt : la cité romaine de Iulia Libica, un château détruit sous Louis XI, une église romane qui abrite deux festivals de musique classique en août et décembre. Et, à côté, la tour médiévale de Bernat So située au point le plus élevé du village. Aujourd’hui, elle est utilisée pour diverses expositions temporaires.


Signalons la plus ancienne pharmacie d'Europe, datée du XVI ème siècle, la pharmacie Esteva, unique par son mobilier et les instruments conservés. On peut y admirer  son mobilier, ses manuscrits, ses fioles, son intrigante armoire à poisons, ses incroyables bocaux bleu cobalt ou encore ses boîtes polychromes de la Renaissance. La 
pharmacie est devenue un musée qui attire bon an mal an quelques 16.000 visiteurs.

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